La naissance : l’accueil du nouveau-né

04/03/2022   Santé de bébé   2323   Med.tn

La naissance : l’accueil du nouveau-né

La naissance : l’accueil du nouveau-né

Dans la Grèce antique la femme enceinte devait observer des images de héros réputés pour leur force physique, afin que son nouveau-né leur ressemble. Nous savons à l'heure actuelle qu'il est (encore ?) illusoire de tenter de modifier notre descendance. À ce titre, les régimes en vue d'obtenir un sexe déterminé n'ont pas fait preuve de leur efficacité.

Il existe en revanche des moyens d'appréhender le fœtus bien avant la naissance :

  • l’échographie nous renseigne sur son poids
  • dépiste une éventuelle malformation
  • son sexe
  • l'examen des chromosomes est possible dès la huitième semaine de gestation

on peut en outre déterminer s'il est anémique, porteur de déficits enzymatiques, si son cœur sera capable de supporter le stress de la naissance.

Alors que, dans certaines régions d'Afrique, la mortalité néonatale est tellement élevée que le nouveau-né ne reçoit de prénom qu'après un certain temps de vie, le fœtus in utero, sous nos latitudes, est très vite investi d'une vie autonome, a parfois déjà un prénom et un comportement rêvé que lui prêtent ses parents, sûrs de sa survie. À la naissance, le nouveau-né « réel » est obligatoirement comparé à l'enfant imaginaire et cette confrontation peut s'avérer décevante, voire source de difficultés entre la mère et son enfant.

Nombre de nouveau-nés qui étaient condamnés il y a 20 ou 30 ans à périr sont actuellement « sauvés » par les nombreux progrès techniques. Aujourd’hui, tous doivent vivre ou survivre, parfois au prix de lourdes séquelles que nous maîtrisons mal encore.

La contraception, les nouveaux traitements de la stérilité permettent de planifier les grossesses. La maîtrise du déroulement du travail autorise la programmation des naissances dans un univers de sécurité maximale où l'imprévu est d'autant plus mal accepté que sa place s'est considérablement réduite.

Parallèlement à cette éclosion de technologies nouvelles, l'accent est mis sur l'importance de la prise en charge affective du couple, de l'accueil du nouveau-né dans la douceur, l'obscurité, voire dans un milieu aquatique. Dans le même temps que s'humanisaient les salles de travail, elles s'ouvraient au père, grand absent jusqu'alors.

La plus grande douceur chez le nouveau-né

Après avoir posé le bébé sur le ventre de sa mère, la sagefemme procède aux premiers soins et au premier examen. La désobstruction du larynx peut s'avérer nécessaire afin de libérer la gorge des glaires et du liquide qui s'y trouveraient.

Le score d'Apgar est mesuré 1 minute et 10 minutes après l'expulsion : il concerne la fréquence cardiaque, les mouvements respiratoires, le tonus musculaire, la réactivité et la coloration, tous côtés de 0 à 2. Une note globale de 9 ou 10 signifie que le nouveau-né va parfaitement bien. On procède ensuite aux mensurations (taille, poids, périmètre crânien) et à la mise en place des bracelets d'identification portant le nom et le prénom pour éviter toute erreur. La désinfection oculaire par instillation avec un collyre antibiotique ainsi que l'injection de vitamine K pour prévenir la maladie hémorragique sont également systématiques. L'enfant est alors habillé et ramené à la mère qui pourra, si elle le souhaite, commencer l'allaitement. La succion est d'emblée efficace, favorise la montée laiteuse et permet un merveilleux échange mère-enfant.

Des manœuvres de réanimation peuvent s'avérer nécessaires en cas de souffrance fœtale, de détresse respiratoire, voire d'état de mort apparente (Apgar inférieur à 3 et fréquence cardiaque très lente). Les gestes doivent être parfaitement coordonnés et efficaces, le succès de la réanimation dépendant fortement de la rapidité et de la cohésion de l'équipe: ventilation au masque, intubation, injection de drogues tonicardiaques et lutte contre l'hypothermie. Si l'état du nouveau-né reste précaire ou s'il s'agit d'un grand prématuré, il devra être transféré dans un service de réanimation néonatale.

Quand l'enfant se porte bien, l'examen clinique complet peut être différé et sera réalisé par le pédiatre. Il comporte la recherche de malformations externes, l'examen des organes génitaux externes et du rachis (ainsi que la recherche d'une luxation congénitale de la hanche), l’examen neurologique, qui met en évidence l'hypertonie normale du nouveau-né. Il se poursuit par la recherche des automatismes primaires, tels que le « grasping » ou agrippement des doigts, le réflexe de Moro (réaction complexe mettant en jeu la tête et les bras lors que le nouveau-né est attiré puis relâché) ou la marche automatique. En cas de pathologie familiale connue, on pourra rechercher précocement une cécité, une myopie congénitale sévère ou une surdité.

Au 5° jour après la naissance, une prise de sang systématique est pratiquée pour dépister deux maladies congénitales rares mais dont le traitement est bien codifié. Il s'agit de la phénylcétonurie, due à l'absence d'une enzyme et traitée par un régime alimentaire approprié, ainsi que de l'hypo-thyroïdie, traitée par l'apport d'hormones thyroïdiennes. Un traitement précoce permet d'éviter les séquelles neurologiques lourdes, inhérentes à ces deux affections. Le comportement relationnel du nouveau-né, son rythme d'éveil et de sommeil ainsi que les réponses aux stimuli extérieurs sont également appréciées par des tests simples.

L'alimentation la plus adaptée pour le nouveau-né

Les seins ont subi, durant toute la grossesse, d'importantes modifications hormonales afin de préparer la lactation, c'est-à-dire la sécrétion de lait par les glandes mammaires. L'éjection du lait est favorisée par les tétées précoces grâce aux réflexes de fouissement et de succion, présents dès la naissance, qui permettent de trouver le sein et de téter.

Par la suite, la lactation sera entretenue automatiquement, la synthèse du lait étant fonction de la fréquence des tétées. Les premières tétées ne contiennent que du colostrum, précurseur du lait, mais dont la composition est adaptée au système digestif encore immature du nouveau-né.

Ce liquide est riche en immunoglobulines ou anticorps, transmettant ainsi des défenses immunitaires de la mère à l'enfant. Le lait maternel est l'aliment le plus adapté des premiers jours de vie. De plus, sa composition et son goût varient en fonction de l'alimentation de la mère sans créer d'allergie.

L'allaitement est sujet à des phénomènes de mode qui tantôt en font un impératif absolu, tantôt quelque chose de profondément astreignant. Il peut être source de complications au niveau des seins (crevasses, abcès), qu'il faudra prévenir par une bonne hygiène.

À l'heure actuelle, les laits artificiels, dit maternisés, se rapprochent énormément de la composition du lait maternel et sont, de ce fait, parfaitement adaptés. On se gardera donc d'imposer un mode d'alimentation, voire de le valoriser, créant chez la femme qui ne souhaite pas allaiter une véritable culpabilité. Un biberon, malgré l’absence de contact charnel, peut-être pour le couple mère-enfant une source d’échanges aussi intenses qu’une tétée.


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