Conférence Internationale autour de la réduction des risques des Maladies non Transmissibles (MNT)

09/02/2020   726   med.tn
Conférence Internationale autour de la réduction des risques des Maladies non Transmissibles (MNT)

C’est lors de la Conférence Internationale autour de la réduction des risques des Maladies non Transmissibles (MNT), qui a eu lieu le 2 et 3 Février 2020 à la Station F à Paris, que nous avons eu l’occasion d’avoir une rencontre avec Pr. David Khayat ‘’Eminent Oncologue’’ (ancien président de l'Institut National du Cancer).

Conférence Internationale autour de la réduction des risques des Maladies non Transmissibles (MNT)

C’est quoi la réduction des risques ?

Il ne faut surtout pas se tromper de message, car la notion de réduction des risques ne concerne pas que le tabagisme dans ce congrès, puisque c’est l’occasion pour réfléchir et discuter sur la réduction des risques en générale pour les maladies non transmissibles ;

Lorsque vous conseillez à un patient de manger plus de fruits et légumes et moins de viande vous l’aider à la réduction des risques, et quand vous le conseillez de ne pas aller au soleil entre 11h et 15h et de mettre des écrans solaires en quantité suffisante vous faites de la réduction des risques et quand vous lui dites de faire des exercices physiques vous faites de la réduction des risques aussi.

Et pour le tabagisme ?

C’est un des problèmes les plus importants en matière de santé dans le monde, puisqu'il y’a encore aujourd’hui un milliard de fumeurs dans le monde entier, et ce chiffre ne cesse d’augmenter. Et nous savons tous, que le tabagisme est un facteur de risque majeur pour beaucoup de maladies non transmissible, tel que les maladies cardiovasculaires, les maladies pulmonaires obstructives et le cancer du poumon.

Quelle démarche à poursuivre ?

La première démarche est celle qui a été proposé depuis 20 ans, c’est-à-dire, augmenter le prix, de faire le paquet neutre, des images choquantes sur les paquets, l’interdiction de fumer dans les lieux publics et dans le transport en commun etc.

Mais il semble Professeur que cette stratégie n’a pas donné de résultats positifs !

Toute ces interdictions de vente de paquettes de cigarettes au moins de 18 ans, toute ces stratégies n’ont pas vraiment fonctionné, la preuve est que le tabagisme reste la première cause de mortalité dans le monde (entre 1995 et 2015).

En France, on a essayé de faciliter l’accès aux substituts nicotiniques tels que les gommes et les patchs, et j’étais le premier à le faire quand j’étais conseiller de Mr. Jaque Chirac.

Parfois les substituts nicotiniques ne marchent pas non plus pourquoi ?

Parce qu’à part le besoin en nicotine, qui est une substance addictive, il y’a aussi des addictions à un certain comportement que les gommes et les patchs n’apportent pas.

Quelle solution alors pour la réduction des risques du tabagisme ?

L’innovation qui est l’un des outils de la réduction des risques, dont on a parlé au début, il s’avère qu’en matière de tabacologie, les cigarettes électroniques et le tabac chauffé sont de l’innovation, et tous les experts jusqu'à aujourd'hui confirment qu'elle sert beaucoup à réduire le tabagisme voir à l'arrêter.

Donc la cigarette électronique et le tabac chauffé sont les meilleures solutions pour la réduction des risques aujourd’hui ?

Le premier et le seul message d’un médecin, ou encore plus d’un cancérologue devant un patient, c’est « qu’il doit arrêter de fumer », arrêter complètement et ne prendre rien, ni les patchs, ni les cigarettes électroniques ni rien, mais il s'avère que beaucoup de fumeurs n’y arrivent pas.

Autre réalité, 6 à 7 patients sur 10 atteints d’un cancer de poumon continuent de fumer !

Donc il faut leurs rapporter une nouvelle solution, mais on insiste toujours que notre premier et seul message c’est « qu’il faut arrêter de fumer », mais lorsqu’un patient n’arrive pas il faut absolument l’aider.

L’idéal pour vous Professeur ?

Dans un monde idéal, il faut éradiquer le cancer, et pour cela il faudrait éradiquer le tabac.

Si on n’arrive pas à l’exterminer, nous sommes dans l’obligation d’aider les gens à fumer d’une façon beaucoup moins dangereuse, puisque la seule chose qui compte pour nous, c’est d’avoir moins de patients atteints de cancer de poumon qui meurent dans nos cabinets.

Pourquoi l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) n’approuve pas encore la cigarette électronique ?

Je crois que l’OMS est dogmatique, et d’ailleurs je crois aussi qu’une majorité des scientifiques dans le monde entier se sont élevés contre les derniers rapports.

L’OMS réfléchit encore en risque absolu, et elle ne veut pas dire que c’est le moins dangereux, mais elle dit que c’est dangereux.

L’OMS dans sa mission ne regarde que l’aspect absolu, alors que moi je parle de l’aspect relatif, et j’ai pas dit pas que le tabac chauffé ou la cigarette électronique sont bons pour la santé, mais non pas du tout, j’ai dit clairement que c’est le moins dangereux si le patient n’arrive pas à arrêter de fumer, et répète que le vrai message c’est arrêter de fumer.

Et pour le tabagisme, je crois qu’il faut absolument avoir un peu plus de pragmatisme, pour ceux qui suivent de façon aveugle la réponse de L’OMS, qui de toute façon changera un jour.

Et pour finir Professeur David khayat ?

Je ne vois pas comment on peut résister, on voit bien par exemple du Japon, aujourd’hui 30% des anciens fumeurs ont arrêté de fumer en utilisant des cigarettes électroniques ou du tabac chauffé.

On voit bien que c’est une vague et que rien ne l'arrêtera, mais, est ce qu’elle est bonne pour la santé ? peut-être pas ! Est ce qu'elles meilleure pour la santé que la cigarette ? Certainement oui.


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