Les fonctions de la peau

Dermatologie : Les fonctions de la peau

Tissu de revêtement qui enrobe le corps et le protège du milieu environnant, la peau est un véritable organe ; elle possède des fonctions essentielles permettant le maintien physiologique de l'équilibre intérieur ; son intégrité est nécessaire à la vie.

La peau assure avant tout le rôle de barrière contre les agents extérieurs, qu'ils soient mécaniques, physiques, chimiques ou bactériologiques. La fonction sensorielle du toucher contribue largement à cette protection en permettant une approche concrète du monde extérieur, grâce à la perception du chaud, du froid, de la texture et de la forme des objets touchés.

La peau contrôle le passage des substances chimiques issues du milieu extérieur par ses propriétés de perméabilité et d'imperméabilité sélective : sa perméabilité a permis d'utiliser la voie dite percutanée à des fins thérapeutiques ; sa quasi-imperméabilité vis-à-vis de l'eau (dans les deux sens, exception faite de la sueur) lui permet de contribuer à l'état d'hydratation de l'organisme. L'élimination de calories par évaporation de la sueur, en cas de chaleur excessive, s'intègre dans la fonction primordiale de thermorégulation et s'associe à des réflexes vasomoteurs.

Les radiations solaires, particulièrement les ultraviolets, ont deux grands effets néfastes sur la peau en cas d'exposition abusive accumulée au cours de la vie : la cancérogénèse et le vieillissement accéléré. Les individus les mieux protégés sont ceux dont la pigmentation naturelle de base (et non celle acquise par bronzage) est la plus forte.

Les phanères correspondent aux poils, aux cheveux et aux ongles.

Les effets néfastes du soleil

Schématiquement deux types d'ultraviolets parviennent sur terre : les U.V.B.et les U.V.A. es U.V.B., de plus faible longueur d'onde (donc plus énergétiques), sont présents en plus grande quantité lorsque le soleil et au zénith (entre 11 et 14 heures, heure solaire) et dans les régions en altitude ; ils ne traversent pas le verre ; ils sont, à court terme, responsables du coup de soleil ou érythème (mais aussi du bronzage) et, à long terme, de l'effet cancérigène. Les U.V.A., de plus grande longueur d'onde, sont obliques et se rencontrent en basse altitude ; ils traversent le verre et sont responsables, à court terme, d'un bronzage précoce et éphémère et surtout, à long terme, du vieillissement cutané.

L'adaptation de la peau à l'agression du rayonnement solaire se fait par deux mécanismes l'hyperkératose et la pigmentation. L'hyperkératose correspond à l'augmentation de l'épaisseur de l'épiderme, au profit de la couche cornée. Après 3 semaines d'exposition progressive au soleil, cette augmentation multiplie environ par 4 le temps d'exposition nécessaire à l'apparition du coup de soleil. La pigmentation correspond à l'activation de cellules spécialisées situées à la base de l'épiderme, les mélanocytes, qui fabriquent un pigment, la mélanine, stocké sous forme de particules, transférées par la suite à tous les kératinocytes de la couche basale.

Ce processus de mélanogénèse multiplie par 10 le temps nécessaire à l'apparition du coup de soleil, après 2 à 3 semaines d'exposition. Ainsi ces deux mécanismes, qui multiplient par 40 le temps critique, expliquent l'absence d'érythème après des expositions très prolongées au bout de trois semaines d'un séjour ensoleillé.

Le coup de soleil correspond à l'altération des cellules de l'épiderme qui libèrent des substances vasodilatatrices. Dans les cas graves, il peut s'agir de véritables brûlures. La sensibilité au rayonnement solaire est variable suivant la pigmentation naturelle de la peau ou phototype : extrême pour les phototypes roux (dont la mélanine est peu protectrice), elle est encore très grande chez les blonds, moins importante chez les bruns et quasi nulle chez les Noirs.

L'adaptation à court terme au rayonnement solaire n'empêche cependant pas les effets cumulatifs à long terme, d'où l'utilisation conseillée de filtres et d'écrans solaires. Les ultraviolets agissent en effet en altérant les acides nucléiques, constituants essentiels des noyaux cellulaires, qui progressivement perdent leur pouvoir de réparation.

Des altérations surviennent, entraînant une sénescence précoce de la peau, sénescence qui peut favoriser l'apparition de cancers cutanés. Selon l'importance de la pigmentation naturelle de base, l'individu est plus ou moins protégé contre ces méfaits : la pigmentation acquise au cours du bronzage ne semble avoir qu'une finalité protectrice à court terme ; à long terme l'effet photo-protecteur n'est redevable qu'à la pigmentation naturelle de base. Cette notion actuelle est capitale car elle permet de mettre en évidence le leurre que représente une pigmentation intense, acquise par bronzage, pour une photoprotection à long terme.

C'est Quoi Les vieillissements cutanés

Le vieillissement de la peau est la résultante de deux composantes : le vieillissement intrinsèque lié à l'écoulement inexorable du temps et déterminé essentiellement par des facteurs génétiques, s’ébrèchent, les déchets toxiques et le vieillissement extrinsèque, lié à des facteurs d'accélération facultatifs. Si le mode de vie (stress, insomnie, surmenage, tabagisme, excès de boisson alcoolisée, exposition au froid et à la chaleur sèche...) joue un rôle certain, le principal accélérateur du vieillissement cutané est le soleil, dont les rayons ultraviolets (U.V.A. surtout) agissent par effet cumulatif sur le derme et l'épiderme.

Dans l'épiderme, les cellules se renouvellent moins vite, les glandes sébacées et sudoripares fonctionnent moins bien et la qualité du film hydrolipidoprotidique de surface est altérée :

• L’épiderme s'amincit et s'aplatit à la jonction dermo-épidermique, tandis que la couche cornée est plus épaisse mais moins stable
• la peau devient sèche voire rêche. Le derme, tissu de soutien et de nutrition de la peau

Subit des détériorations : la microcirculation capillaire est moins efficace, le réseau de fibres collagène s'altère, du fait d'un moins bon fonctionnement des fibroblastes, les fibres élastiques (radicaux libres) sont mal épurées ; la peau devient plus fine, moins souple, moins élastique, moins tonique ; elle se ride et se relâche progressivement.

Les rides sont la conséquence d'une atrophie localisée linéaire de la peau touchant à la fois le derme et l'hypoderme (en proportion variable selon la localisation). Les rides d'expression sont la conséquence de la traction répétitive des muscles peauciers du visage soumis à nos mimiques ; les autres rides sont la conséquence naturelle du relâchement des tissus. Les fines ridules qui parcheminent la peau sont le résultat d'expositions solaires cumulatives exagérées.

Les altérations spécifiques du vieillissement photo-induit sont nombreuses : peau parcheminée, tâches brunâtres du visage et du dos des mains, couperose (dilatation permanente des vaisseaux du visage), kératose (excroissance cornée) ; certaines d'entre elles sont précancéreuses. La lutte contre le vieillissement met en œuvre des moyens préventifs essentiellement hygiéniques-diététiques, cosmétologiques (écrans solaires, crèmes hydratantes), dermatologiques (cure de vitamine A acide) et correctifs, soit dermoesthétiques (peeling, dermabrasion, laserabrasion, stimulation électrique, injection de graisse ou de collagène, mise en place de fils, résorbables ou non dans les rides, remaillage au fil d'or dans les rides du cou du visage) ou encore chirurgicaux (lifting , blépharoplastie ).