Cancers Gynécologiques

10/02/2022   Santé sexuelle   1660   Med.tn

Cancers Gynécologiques

Cancer du col de l'utérus

Relativement fréquent, ce cancer est curable dans 100% des cas s'il est traité à temps. C'est la raison pour laquelle toute femme de plus de trente ans devrait subir annuellement un frottis de dépistage systématique.

Ce cancer, d'évolution relativement lente, débute au niveau des cellules de la muqueuse du col utérin. C'est d'abord une lésion minuscule, limitée à un groupe de cellules, invisible à l'œil nu. A ce stade le cancer est entièrement situé dans l'épaisseur de la muqueuse. Celle-ci comprend plusieurs couches cellulaires, la plus profonde appelée basale sépare la muqueuse du col du tissu conjonctif sous-jacent. Un cancer qui franchit cette couche de cellules basales se propage alors beaucoup plus vite, d'une part parce que le tissu conjonctif, moins dense, se laisse pénétrer plus vite, d'autre part et surtout parce que ce tissu contient des vaisseaux sanguins  lymphatiques qui vont permettre une extension rapide et le départ des métastases.

Au tout début donc, le cancer, formé de quelques cellules malignes, n'a pas franchi la couche basale de la muqueuse du col : c'est le stade 0, son diagnostic sera suspecté ou affirmé par les frottis de dépistage systématiques. Ceux-ci, ayant révélé la présence de cellules anormales c'est-à-dire à gros noyau plus ou moins bourgeonnant, conduiront à exiger un contrôle du col utérin par colposcopie : examen du col au microscope. C'est lors de cet examen que seront pratiquées des biopsies, c'est-à-dire des prélèvements de la zone suspecte. C'est grâce aux biopsies que l'on peut préciser si le cancer a franchi ou non la couche de cellules basales.

Un autre test sera souvent réalisé par le médecin : le test au Lugol de Schiller. Le Lugol est une solution iodée fixée par les cellules normales du col utérin et non par les cellules malades. Aussi, en badigeonnant le col à l'aide de cette solution, le médecin peut repérer une zone suspecte qui ne fixera pas le Lugol, c'est-à-dire qui restera claire alors que le reste du col prendra une teinte foncée.

Une fois affirmé le diagnostic de cancer au stade 0, le traitement en est relativement simple : le chirurgien effectue une opération appelée conisation, qui consiste à enlever une partie du col utérin ; un fragment en tronc de cône est ainsi enlevé, contenant la totalité du cancer. C'est donc une opération non mutilante, laissant en place les organes génitaux, permettant même d'éventuelles grossesses ultérieures.

Un cancer ayant franchi la couche de cellules basales est appelé cancer invasif : son traitement est plus délicat, faisant appel à l'application locale de radium pour éteindre la lésion puis à une chirurgie qui, ici, sera mutilante : hystérectomie totale avec éventuellement curage ganglionnaire, etc.

Un cancer du col utérin qui se manifeste cliniquement est le plus souvent, un cancer ayant dépassé le stade 0 : il se traduira le plus souvent par des petits saignements survenant de façon capricieuse, parfois déclenchés par les rapports.

A l'examen, le médecin notera une petite tuméfaction bourgeonnante sur le col saignant au contact lors. Qu’on la frotte avec du coton. Pris au début, ce cancer est encore curable.

Négligé, le cancer du col utérin se propagera aux ganglions du petit bassin, puis aux organes du voisinage.

Cancer du corps utérin : Cancer de l'endomètre

Le cancer du corps utérin, contrairement à celui du col, ne s'observe pratiquement qu'après la ménopause ou chez ls femmes restées longtemps sans règles, c'est-à-dire en aménorrhée.

Il résulte d'une prolifération anarchique des cellules de la muqueuse utérine, c'est-à-dire de l'endomètre.

Il peut être favorisé :

  • Par un déséquilibre hormonal prolongé : les estrogènes, rappelons-le, favorisent le développement et la multiplication des cellules de l'endomètre, la progestérone empêche au contraire cette multiplication cellulaire. Aussi une absence de sécrétion de progestérone avec persistance de sécrétion des estrogènes peut-elle aboutir à un excès de prolifération de la muqueuse utérine
  • De même, un traitement hormonal prolongé et déséquilibré, c'est-à-dire utilisant de fortes doses d'estrogènes sans progestérone peut-il constituer un facteur favorisant

Ce cancer se traduit le plus souvent par l'apparition de petits saignements sporadiques.

Tout saignement anormal doit imposer un certain nombre d'investigations, surtout s'il apparaît au moment où après la ménopause :

  • L'hystérographie montre souvent une image évocatrice
  • La biopsie de l'endomètre surtout permettra d'affirmer le cancer
  • Dans certains cas, lorsque l'image radiologique n'est pas typique et la biopsie douteuse, on pourra entreprendre un curetage biopsique : ce dernier permet de ramener des fragments plus importants de muqueuse utérine, permettant une analyse plus facile

Le traitement du cancer de l'endomètre consiste, le plus souvent, à pratiquer l'ablation de l'utérus et des ovaires : hystérectomie totale.

Certaines formes peuvent être traitées par des dérivés de la progestérone : les progestatifs de synthèse. Ces produits sont actifs également sur les métastases de ce cancer.

Cancer de l'ovaire

Rare, c'est un cancer redoutable car difficile à dépister, et, généralement, d'évolution rapide.

Il peut se développer à partir d'un kyste organique préexistant, d'où la règle d'opérer systématiquement ces kystes, ou spontanément.

Des sensations de pesanteur, de douleurs pelviennes ou des hémorragies utérines peuvent le révéler.

Dans d'autres cas, sa présence sera suspectée devant une image de tumeur décelée lors d'une échographie pelvienne ou encore, pour certains cancers sécrétant anormalement des hormones, devant des signes cliniques évoquant cette anomalie.

Le traitement de ces cancers associe la chirurgie et la chimiothérapie.


Envoyer à un ami
sms viber whatsapp facebook

Découvrez notre application
pour une meilleure expérience !
Google Play
App Store
Huawei AppGallery