Recommandations de pratiques cliniques pour la prise en charge de la dysménorrhée des patientes africaines. Consensus formalisé

24/07/2020   Info-Santé   1747   med.tn

Recommandations de pratiques cliniques pour la prise en charge de la dysménorrhée des patientes africaines. Consensus formalisé

Clinical Practice Guidelines for the management of dysmenorrhea in African women

Luc-Hervé Samison

Badis Chanoufi a, Chafik Chraibi b, Reshma Gaya c,

Luc-Hervé Samison d,, Houria Zeggane e, Alain Serrie f

 

a- Centre de gynécologie-obstétrique, 1068 Tunis, Tunisie

b- Centre hospitalo-universitaire Ibn Sina, 10060 Rabat, Maroc

c- Hôpital Apollo Bramwell, 80827 Moka, Île Maurice

d- Centre Hospitalo-Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona, route Nationale 1, BP

4150, 101 Antananarivo, Madagascar

e- Centre Hospitalo-universitaire Nefissa Hamoud, 16040 Alger, Algérie

f- Hôpital Lariboisière de Paris, 75475 Paris, France

 

Re¸cu le 15 juillet 2018 ; accepté le 18 juillet 2018

Disponible sur Internet le 6 septembre 2018


MOTS CLÉS Dysménorrhée ; Afrique ; Recommandation


Résumé     L’adolescentologie constitue un volet très important en santé reproductive. En effet, répondre aux besoins physiques et cognitifs des adolescents nécessite beaucoup d’habilité et d’expérience. La dysménorrhée est l’un des symptômes les plus fréquemment rencontrés à cette tranche d’âge. La tolérance de la douleur, les troubles du cycle et les pathologies asso- ciées peuvent être totalement différents dans chaque pays du monde. L’Afrique présente des spécificités particulières dans la prise en charge des dysménorrhées au vu de son système de santé différent, telles que la difficulté d’accès au centre de soin ainsi que le paiement des examens complémentaires et l’achat des médicaments par la patiente. Le but de ce travail collaboratif a été de définir la dysménorrhée primaire et secondaire et d’établir des

∗  Auteur correspondant.
Adresse e-mail : [email protected] (L.-H. Samison).

https://doi.org/10.1016/j.douler.2018.07.006

1624-5687/© 2018 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

recommandations de bonnes pratiques pour les patientes africaines, notamment pour le diag- nostic et la prise en charge clinique et thérapeutique en se basant sur la méthode de consensus formalisé, de type Delphi-modifié, décrite par la Haute Autorité de Santé (HAS) fran¸caise.

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KEYWORDS Dysmenorrhea; Africa; Guideline


Summary     This topic is an important subject in reproductive health and offers a good approach to the evaluation of dysmenorrhea in teenagers. The evaluation of the specific condition of abnormal uterine bleeding, pain, and others symptoms in teenagers in Africa and the differential diagnosis are discussed separately. This study was based on the formal consensus method, Delphi-modified type, described by the French ‘‘Haute Autorité de Santé’’. The aim is to define dysmenorrhea and establish guidelines to help any medical to make the right diagnosis and to perform the right clinical and paraclinical management in African women.

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Introduction

Les dysménorrhées sont des douleurs abdominopelviennes cycliques, rythmées par l’apparition du flux menstruel. Ces souffrances sont très variables en intensité, pouvant aller de la simple gêne à la douleur paroxystique aiguë. Elles peuvent être essentielles ou organiques, primaires ou secon- daires [1]. La dysménorrhée essentielle est une pathologie propre, associée à une hypersécrétion de prostaglandines endométriales. La dysménorrhée organique est souvent le signe d’une pathologie gynécologique sous-jacente, comme l’endométriose ou l’adénomyose. Lorsque les troubles appa- raissent à l’adolescence, dans les mois ou années suivants les premières règles, la dysménorrhée est dite primaire. Elle est secondaire lorsqu’elle survient à distance de la puberté, le plus souvent chez une femme âgée de plus de 30 ans. En pratique, ces deux classifications tendent à se superposer: une dysménorrhée primaire est presque toujours essentielle alors qu’une dysménorrhée secondaire est généralement organique [2]. Pour résumer, il faut distinguer la dysménor- rhée primaire ou fonctionnelle qui débute dans l’année qui suit l’apparition des règles et la dysménorrhée secondaire ou organique qui apparaît après une période pendant laquelle les règles étaient normales.

Deux recommandations existent actuellement sur la prise en charge de la dysménorrhée [3,4]. Elles ont été rédigées dans un contexte de pays développés et ne cadrent pas for- cément avec la réalité africaine, à cause de l’indisponibilité ou de la difficulté d’accès à certains traitements. Cette situation favorise le recours à des prises en charge alterna- tives comme la médecine par les plantes ou les marabouts. Il est de ce fait pertinent de proposer des recommanda- tions qui cadrent avec les réalités géographiques, sociales et environnementales africaines.

 

Méthodes

Ces recommandations ont été élaborées par la méthode du consensus formalisé, de type Delphi-modifié, décrite par la Haute Autorité de Santé (HAS) fran¸caise [3]. Elle se sont

reposées, d’une part, sur l’analyse et la synthèse critiques de la littérature médicale disponible (Pubmed) et d’autre part, sur l’avis et les données non publiées d’un groupe de 13 spécialistes pratiquant sur le continent africain qui a réalisé une cotation en deux tours des propositions de recommandations établies par le groupe de pilotage.

 

Membres du comité de pilotage

Pr Badis Chanoufi, Chef de service gynécologie-obstétrique au Centre de gynécologie-obstétrique, Tunis (Tunisie); Pr Chafik  Chraibi,  Chef  de  service  gynécologie-obstétrique au Centre Hospitalo-Universitaire Ibn Sina, Rabat (Maroc); Dr Reshma Gaya, Médecin anesthésiste-réanimatrice à l’hôpital Apollo Bramwell (Île Maurice); Pr Luc Hervé Sami- son, Chef de service chirurgie viscérale « B » au Centre Hospitalo-Universitaire Joseph Ravoahangy Andrianavalona, Antananarivo (Madagascar); Pr Houria Zeggane, Maître de conférences à la faculté de médecine d’Alger et Chef d’unité de la procréation médicalement assistée au Centre Hospitalo-Universitaire Nefissa Hamoud, Alger (Algérie); Pr Alain Serrie, Professeur Chef de service, service de méde- cine de la douleur et de médecine palliative, Hôpital Lariboisière de Paris, (France).


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