Le traitement de la ménopause

15/02/2022   Cinsellik   2035   Med.tn

Le traitement de la ménopause

Le traitement de la ménopause

La ménopause est l'arrêt définitif des fonctions ovariennes, et par conséquent des fonctions de reproduction de la femme.

La ménopause survient en moyenne entre 49 et 52 ans. Ces chiffres ne sont qu'une moyenne, certaines femmes sont ménopausées plus tôt : on parle alors de ménopause précoce, d'autres plus tard.

Ce qu'il ne faut pas faire

Ne jamais prendre d'hormone mâle : nous n'avons jamais compris les raisons d'une telle prescription Pourquoi prescrire de l'hormone mâle à une femme, alors que nous disposons, sous des formes variées, des hormones femelles qui devraient lui convenir ? Certes l'hormone mâle fera, elle aussi, disparaître les bouffées de chaleur... mais au risque de faire pousser les poils, de rendre la voix rauque et de faire tomber les cheveux. Faut-il achever de « déféminiser » la femme à la ménopause ?

Ne jamais prendre d'hormone à action retard, c'est-à-dire d'injections de solution huileuse ou a fortiori d'implants qui risquent de déclencher des hémorragies utérines parfois importantes. Les hormones retard peuvent, à la rigueur, être prescrites aux femmes chez qui l'utérus a été enlevé.

Les possibilités du traitement hormonal

L'hormone la plus active à la ménopause est évidemment celle qui fait défaut, c'est-à-dire les estrogènes.

La prescription d'estrogènes fait disparaître en quelques jours les bouffées de chaleur et les sueurs nocturnes, entraîne une sensation générale de mieux-être, prévient les complications dégénératives de la ménopause.

Les estrogènes étaient souvent prescrits seuls, vingt jours par mois. Cette attitude ne nous avait jamais paru logique .

Elle laissait persister un « trou thérapeutique » de dix jours pendant lequel les bouffées de chaleur réapparaissaient souvent :

  • Elle laissait persister un « trou thérapeutique » de dix jours pendant lequel les bouffées de chaleur réapparaissaient souvent
  • Les estrogènes, c'est leur fonction, font pousser la muqueuse utérine. Ce traitement ne déclenchant pas de règles, la muqueuse ainsi élaborée avait tôt ou tard tendance à saigner, provoquant l'inquiétude de la patiente et du médecin qui devait alors s'assurer qu'il ne s'agissait pas d'un cancer utérin

Le seul traitement logique de la ménopause est constitué par ce qu'on appelle les cycles artificiels. Ce traitement consiste à reproduire les sécrétions ovariennes naturelles :

  • Prescription d'estrogènes seuls pendant dix à douze jours, période correspondant à la phase folliculaire du cycle menstruel
  • Prescription, les dix jours suivants, d'estrogènes et de progestatif de synthèse, phase correspondant aux sécrétions du corps jaune qui se forme après l'ovulation

Bien entendu, un tel traitement ne rétablit pas la fertilité des femmes ainsi traitées. La réapparition des règles correspond simplement à l'élimination, chaque mois, de la muqueuse utérine élaborée par les estrogènes. Ce fait met la femme à l'abri :

  • D'une hémorragie inopinée si les estrogènes sont utilisés seuls
  • Du cancer du corps de l'utérus, qui débute toujours au niveau de la muqueuse utérine. Celle-ci s'éliminant régulièrement n'a donc pas le temps de se cancériser. Il est vraisemblable qu'un tel traitement protège la femme contre le risque d'apparition spontanée d'un cancer du corps de l’utérus

La dose d'hormones utilisée pour instaurer un cycle artificiel chez une femme ménopausée ne doit pas être trop forte. La plupart des spécialités actuellement disponibles en France sont à cet égard trop fortement dosées. La dose utile doit correspondre à celle sécrétée par un ovaire normal. Elle doit être, par exemple, inférieure à celle contenue dans les pilules contraceptives : celles-ci renferment une dose supra-physiologique, ce qui est indispensable si on désire bloquer l’ovulation.

Ce traitement doit être adapté à chaque patiente : il existe une dose standard qui correspond à environ 80 % des consultantes. Dans certains cas cependant, il faudra augmenter ou diminuer les doses en fonction de certaines réactions individuelles :

  • Une sensation de tension des seins ou des douleurs mammaires devront faire réduire la dose initialement utilisée
  • La réapparition ou la persistance des boullées de chaleur devra faire augmenter la dose prescrite

Enfin, il faut savoir que les émotions, la tension nerveuse peuvent favoriser l'apparition des boullées de chaleur. Il ne faut pas, dans ces cas, trop augmenter la dose d'hormones, mais plutôt traiter la cause de cette tension nerveuse.

Si on veut éviter la réapparition des règles, il est possible de prescrire des estrogènes seuls ou associés à un progestatif mais de façon discontinue, et à faible dose : trois à cinq fois par semaine, en essayant de diminuer petit à petit les doses, afin de ne pas risquer de faire pousser la muqueuse utérine.

Le traitement hormonal de la ménopause peut être poursuivi quasi indéfiniment, l'organisme féminin restant constamment réceptif aux hormones.

Il ne fait malheureusement pas rajeunir. Il évite cependant le vieillissement prématuré de certains tissus ; la peau garde son éclat, ne se ride pas facilement. Il n'apparaît pas d'hyperpilosité, les organes génitaux ne s'atrophient pas, les os ne se décalcifient pas. On peut dire qu'il évite le « coup de vieux » parfois observé à la ménopause.

Ses inconvénients

Le premier n'est pas finalement un inconvénient. Mais au contraire un avantage : il oblige à une surveillance médicale régulière : un examen au troisième mois de traitement pour vérifier si la dose utilisée convient, puis un examen tous les six mois, comprenant :

  • Un examen général
  • La prise de la tension artérielle
  • Un examen gynécologique

Tous les ans seront pratiqués : un contrôle biologique (taux du sucre dans le sang : glycémie, et taus des graisses : cholestérol, triglycérides). Un frottis cervico-vaginal de dépistage systématique du cancer sera effectué tous les dix-huit mois environ.

Ses risques

On a accusé les traitements hormonaux de favoriser les risques de cancer. En réalité :

  • Les traitements par cycles artificiels  protègent la femme contre les risques de cancer de l'endomètre, c'est-à-dire du corps utérin, en faisant éliminer chaque mois la muqueuse, qui n'a donc pas le temps de se cancériser. Toutes les statistiques sont formelles à cet égard : il y a moins de cancers du corps de l'utérus chez les femmes ainsi traitées que chez les femmes non traitées
  • En ce qui concerne le cancer du sein, le long temps de latence de celui-ci empêche de disposer actuellement de statistiques définitives. Toutefois les résultats dont nous disposons pour l'instant sont soit en faveur d'un effet protecteur, soit ne montrent pas d'action favorable ou défavorable

Rappelons qu'un traitement hormonal oblige la femme à se soumettre à une surveillance médicale régulière, ce qui permet d'effectuer un dépistage efficace des cancers gynécologiques, aboutissant donc finalement à un effet protecteur.

En ce qui concerne le risque vasculaire, nous avons vu que l'utilisation d'estrogènes naturels permettait au contraire d'espérer un effet protecteur, surtout si on y adjoint une bonne hygiène de vie.

Signalons, pour terminer, qu'il n'y a aucun inconvénient à interrompre à un moment donné le traitement hormonal : les troubles de la ménopause risquent simplement de réapparaître.

Le traitement hormonal de la ménopause constitue une acquisition fondamentale de la médecine, et devrait être beaucoup plus largement utilisé qu'il ne l'est actuellement. Il a cependant ses limites, et les femmes ménopausées doivent par ailleurs le compléter obligatoirement par :

Des précautions diététiques

les femmes qui ne se surveillent pas prennent facilement six à huit kilos à l'époque de la ménopause. Il importe de réduire systématiquement, devant toute ébauche de prise de poids, les aliments très gras et ceux contenant des hydrates de carbone

Une activité physique

Gymnastique, natation ou un autre sport de façon à entretenir le système musculaire, articulaire et osseux et conserver la silhouette d’une femme jeune.

L’association traitement hormonal et précautions diététiques et activité physique permet en moyenne aux femmes ménopausées de paraitre dix à quinze ans de moins que leur âge réel.

Les statistiques américaines récente confirment d’ailleurs ce fait : les femmes ménopausées traitées vivent plus longtemps que les femmes non traitées.


Arkadaşına gönder
sms viber whatsapp facebook

Découvrez notre application
pour une meilleure expérience !
Google Play
App Store
Huawei AppGallery