Diabète sucré

28/01/2022   Santé générale   1835   med.tn

 Diabète sucré

Définition de Diabète sucré

Il est dû à une carence partielle ou totale en insuline (diabète insulinoprive), c'est également un diabète insulino-dépendant (D.I.D) dont le traitement principal est une substitution en insuline exogène administrée à vie.

Le nombre d'enfants diabétiques est estimé à 5000 en Algérie |23 pour 100.000 enfants) en 1986.

Facteurs étiologiques

Hérédité : Il existe une hérédité de prédisposition. On ne naît pas diabétique mais on naît prédisposé à le devenir, pour cela il faut l'intervention d'un facteur déclenchant pour que la maladie se manifeste.

Facteurs déclenchants

  • Le virus :Oreillons, coxsackie, rubéole, grippe, rougeole, maladie des inclusions cytomégaliques
  • Emotion, traumatisme, vaccination , stress

Physiopathologie

Le manque en insuline empêche la pénétration du glucose dans les cellules dont il constitue l'élément énergétique. Le manque de glucose intracellulaire est perçu par les centres régulateurs comme une hypoglycémie d'où réaction de l'hypothalamus qui induit la sécrétion de facteurs hyperglycémiants : glucagon, catécholamines, cortisol, ACTH et hormones de croissance .

Parallèlement différents mécanismes sont sollicités pour produire du glucose :

  • Le muscle par glycogénolyse fournit du glucose - 6 phosphate, et par protéolyse libère des acides aminés
  • Le tissu adipeux par lipolyse donne des acides gras non estérifiés
  • Le foie par glycogénolyse libère du glucose

Tous ces processus vont aboutir à une hyperglycémie. La capacité de réabsorption rénale du glucose (normalement inférieure à une glycémie de 1,8 à 2,3 g/l) est vite dépassée et une glycosurie associée à une perte d'eau (polyuriej fait son apparition.

Clinique de Diabète Sucré

Le DID, chez l'enfant apparaît de deux manières :

  • Par 3 signes classiques : polyurie, polydipsie, amaigrissement
  • Par un coma acido-cétosique inaugural associé à une déshydratation qui contraste avec la présence d'une polyurie, de nausées, de vomissements et d'une polypnée avec une haleine acétonique

Le DID peut également faire l'objet d'une découverte fortuite à l'occasion d'une analyse systématique des urines (laboratoire d'analyse).

Le Diagnostic est confirmé

Par des examens urinaires (sur des urines fraîches)

  • Recherche de sucre à l'aide de comprimés ou de bandelettes réactives: clinitest, labstix, Gluketur-test
  • Recherche directe de glucose : clinistix, keto-diastix
  • Recherche de corps cétoniques qui peuvent être associés au glucose: labstix,gluketur-test,Acetest

Par des examens sanguins :

sont pratiqués chaque fois que la recherche dans les urines s'est avérée positive.

Dosage de la glycémie :

  • Au laboratoire, prélèvement de sang capillaire
  • Au lit du malade par les bandelettes dextrostix ou haemo-glucotest

Dans certains cas les résultats ne sont pas franchement élevés ou varient considérablement d'un examen à l'autre. On peut recourir alors à des examens spécialisés pour trancher :

A) Cycle glycémique qui consiste à faire des prélèvements de sang toutes les 2 à 3 heures à jeûn et loin des repas chez un sujet ayant une activité physique aussi proche que possible de la normale. Des recherches urinaires de glucose sont pratiquées parallèlement. Le diagnostic de diabète est affirmé sur deux faits : moyenne glycémique élevée et oscillation importante de la glycémie.

B) Hyperglycémie provoquée par voie orale (H.G.P.per os).Des prélèvements sanguins sont pratiqués à 0,30,60, 120 et 180 mn après que le sujet ait pris 45 g/㎡' de sérum glucosé hypertonique à 20 p. 100. Les résultats décrivent une courbe glycémique pathologique chez le sujet malade.

C) Hémoglobine glycosylée : son augmentation affirme le diabète

D) Dosage de l'insulinémie : montre une absence d'insuline

Diagnostic Différentiel de Diabète Sucré

La présence de sucre dans les urines n’est pas un critère dignostic suffisant pour affirmer un DID ,car plusieurs affections peuvent s’accompagner de l'apparition de sucre dans les urines ( galactosurie , fructosurie , lactosurie , saccharose..) Dans le DID le sucre présent dans les urines est du glucose.

Certaines atteintes rénales complexes

Etats pathologiques pouvant s'accompagner d' une apparition transitoire de glucose dans les urines: déshydratation sévère, vomissements acétonémiques, méningite, traumatismes crâniens.

Traitement de Diabète Sucré

1) Le régime alimentaire est libre mais équilibré

4 à 6 repas par jour pour éviter des repas trop riches (risque d'hyperglycémiel ou trop espacés , risque d'hypoglycémie). Il faut éviter les excès,la consommation de sucres purs (sucre, miel, confiture, pâte de fruit, boissons sucrées, bonbons, pâtisseries, chewing-gum). A titre d'exemple, I litre de coca cola apporte 150 g de glucose.

2) Insulinothérapie

A) Les insulines sont classées en trois catégories

  • Insulines à action rapide : durée d'action inférieure à 8 heures
  • Insulines à action intermédiaire : durée d'action comprise entre 12 et 22 heures
  • Insulines à action retard : durée d'action supérieure à 24 heures

Selon leur qualité, elles sont également classées en 3 groupes

  • Insulines classiques : d'origine bovine ou porcine, contiennent des impuretés
  • Insulines purifiées : monopic et monocomposée
  • Insulines humaines: permettent d'éviter les lipodystrophies et les résistances à l'insuline

B) Mise en route du traitement

l’association d'une insuline rapide avec une retard est recommandée ( insuline ordinaire insuline retard ou IFZ) . Les besoins quotidiens sont en moyenne d’une unité d’insuline par Kg et par jour .Le mélange est administré à raison d'une demi-unité pour chaque variété (1/2 en 10 et 1/2 en IPZ).

Le schéma utilisé actuellement se base sur deux injections quotidiennes associant insuline rapide et insuline semi-lente.L'insuline retard est de plus en plus abandonnée.

La glycosurie est surveillée toutes les 4 heures les premiers jours. Si la dose administrée est insuffisante, on notera l'apparition en plus du glucose, de corps cétoniques dans les urines. Il faut alors ajouter de l'insuline ordinaire seule à raison de 1/5 de la dose totale donnée le matin.A l'inverse si un malaise hypoglycémique apparaît, il faut donner du sucre.

C) Adaptation du traitement insulinique

Recherche de glucose dans les urines : est effectuée au moins 3 fois par 24 h : le matin au réveil, avant le repas de midi et avant le repas du soir. Cette recherche devra s'assurer de la présence dans les urines d'une quantité minime de glucose dite de sécurité dont la valeur est inférieure à 1 g/kg/24h (maximum 35 g/l ou H).

La méthode la plus utilisée est dite la 2/10, elle consiste à mettre dans un tube à essai, deux gouttes d'urines, 10 gouttes d'eau et un comprimé de clinitest.

D) Mode pratique d'adaptation de l'insuline

On distingue les résultats exprimés en x obtenus aux différents examens d'urines effectués la veille et le matin lorsque le total de la cotation est compris entre :

  • 0 et XX : diminuer la dose à injecter de 2 unités (dose de la veille moins 2 unités)
  • xxx et xxxx : maintenir la dose de la veille
  • xxxxx et plus:augmenter la dose à injecter de 2 unités | dose de la veille plus 2 unités)

Le type d'insuline dont il faut modifier la quantité dépend des résultats trop élevés ou trop diminués durant la phase d'action de l'insuline incriminée.

Ainsi si les résultats sont trop faibles à 2 h, c'est l'insuline ordinaire qui est concernée, par contre, si l'examen de 8 h du matin montre des résultats trop faibles c'est l'insuline retard ou semi-lente qui est intéressée.

Evolution de Diabète Sucré

Le DID expose à un certain nombre de complications.

1) Métaboliques

  • Hypoglycémie qui est prévenue et traitée par l'administration de sucre
  • Coma acido-cétosique : qui nécessite une hospitalisation au cours de laquelle est traitée la déshydratation et corrige la carence insulinique

2) Nutritionnelles

sont caractérisées essentiellement par des retards staturaux.

3) Infectieuses

On connaît la grande facilité de survenue des infections chez l'enfant diabétique : carie dentaire, infection urinaire, lésions cutanées, tuberculose.

4) Dégénératives à long terme

Elles dominent le pronostic évolutif et se voient à l'âge adulte. Elles sont représentées par des lésions vasculaires qui touchent les yeux (cécité), le rein et le système nerveux périphérique.


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