Se débarrasser des lunettes : Quelle technique choisir ? Le point de vue du chirurgien

La correction de la vision a connu des avancées spectaculaires au fil des ans, permettant à de nombreuses personnes de se débarrasser de leurs lunettes ou lentilles de contact. Deux des procédures de chirurgie réfractive les plus courantes sont le LASIK (Laser-Assisted In Situ Keratomileusis) et la Trans PKR (Photokératectomie Réfractive Transépithéliale). Alors, quelle est la différence entre ces deux options en termes d'efficacité et de sécurité ? Examinons-les de plus près.

LASIK : Le Confort

Le LASIK est l'une des procédures de correction de la vision les plus populaires au monde. Elle est réputée pour sa guérison rapide et son confort.

Voici comment cela fonctionne :

1. Découpe d'un volet cornéen mince : Le LASIK commence par la création d'un volet mince dans la cornée à l'aide d'un laser femtoseconde ou d'une lame microkératome. Ce volet est soulevé pour exposer la partie sous-jacente de la cornée.

2. Correction au laser : Ensuite, un laser excimer est utilisé pour remodeler la cornée, corrigeant ainsi le défaut de réfraction (myopie, hypermétropie, astigmatisme).

3. Volet repositionné : Une fois la correction terminée, le volet cornéen est soigneusement repositionné, où il se fixe naturellement sans nécessiter de points de suture.

Le LASIK offre une récupération rapide de la vision et peu d'inconfort postopératoire. La plupart des patients peuvent reprendre leurs activités quotidiennes normales en quelques jours.

Trans PKR : La sécurité

La Trans PKR est une alternative de plus en plus privilégiée pour de multiples raisons . Contrairement au LASIK, elle ne nécessite pas la création d'un volet cornéen.

Voici comment cela fonctionne :

1. Retrait de l'épithélium : Au lieu de découper un volet, la Trans PKR consiste à retirer l'épithélium (la couche la plus externe de la cornée) à l'aide du laser excimer.

2. Correction au laser : Ensuite, la correction de la vision est effectuée en remodelant la cornée sous l'épithélium, toujours par le laser excimer(d’ailleurs c’est le même laser utilisé dans le LASIK ).

3. Temps de guérison : La guérison est un peu plus longue avec la Trans PKR (2-3 jours) , temps que l'épithélium (couche la plus extérieure de la cornée ) repousse .

Bien que la Trans PKR puisse nécessiter une période de récupération plus longue et entraîner plus d'inconfort initial que le LASIK, elle est considérée comme la technique de correction la plus sûre et la moins invasive .

Le choix alors ??

Personnellement le choix est simple ,pour une efficacité égale j’opterai toujours pour la sécurité (avec la Trans PKR ) « Primum non nocere »-Hippocrates

En effet ,la plupart des complications liées à la chirurgie réfractive sont majoritairement liées au Lasik et non pas à la trans PKR pour de multiples raisons :

-Des complications directement liées à la découpe du Flap (invasion épithéliale, sécheresse oculaire de,déchirure et décollement de rétine ,strie et dislocation du flap allant jusqu’à des cas de déchirure totale du flap).

-A prescription égale, le LASIK donnera toujours une cornée plus fragile avec un risque plus accrue d’ectasie cornéenne (déformation cornéenne après chirurgie) du fait qu’à peu près 1/5 de tissu coréen à été utilisé pour créer le Flap.

-La correction de l’astigmatisme cornéen est moins précise avec le LASIK vu que la déformation cornéenne au-dessus du flap serait inaccessible à corriger par le laser.

-Les phénomènes visuels nocturnes tels que halos et  glare  sont plus fréquents avec le LASIK du fait que cette dernière technique laisse une zone de transition abrupte entre cornée d’origine et cornée traitée.

Sous et Surcorrection,sont aussi des incidents rares qui peuvent arriver après chirurgie réfractive mais ne sont pas spécifiques à une technique en particulier .

Finalement, haze et régression cornéenne ont été pendant longtemps décrits comme la principale complication de la PKR , ont vu leurs incidences nettement diminués grâce à l’utilisation des agents alkylants tels que la Mitomycine C , l’utilisation rationnée et adaptée des corticostéroïdes , la vitaminothérapie C , la protection des rayons UV mais aussi grâce à l’invention de le trans PKR qui a permit d’avoir moins de phénomènes inflammatoires per et postopératoire que la PKR classique.

Pour conclure , en tant que chirurgien,avec la trans PKR j’élimine toutes les complications en relation direct avec le flap, en gardant une efficacité réfractive égale voir supérieure au LASIK  ( notamment pour la correction de l’astigmatisme cornéen).

De même importance cette technique permet de préserver une architecture cornéenne naturelle, et d’avoir moins de sécheresse oculaire par une repousse totale de l’innervation cornéenne .

Finalement la Trans PKR offre aussi plus de possibilités thérapeutiques ( notamment de pouvoir aller traiter de fortes amétropies autrefois inaccessibles à traiter avec le LASIK), épargnant ainsi certains patients le recours à des procédures beaucoup plus lourdes tel que les implants phaques.