La dépression de l’enfant

La dépression est un trouble qui affecte considérablement l’équilibre psychologique de l’enfant et ne se manifeste pas de manière identique chez un enfant, un adolescent et un adulte. Elle peut se manifester dans la petite enfance.

La dépression infantile est liée principalement aux préoccupations infantiles (l’école, la famille, les camardes, etc.). Les enfants peuvent ne pas être en mesure d’exprimer leurs sentiments et ils éprouvent des sentiments persistants de tristesse et de dévalorisation. Ils perdent leur intérêt pour leurs activités quotidiennes et n'éprouvent plus de plaisir au quotidien.

La dépression est un trouble de l'humeur et elle peut concerner des personnes de tout âge. C'est l'une des maladies les plus répandues dans le monde et touche aussi la population des plus jeunes, les enfants.

Il faut savoir que le terme dépression ne fait pas référence aux périodes transitoires de baisse du moral ou d’humeurs dépressives passagères de quelques jours mais à une entité clinique plus sévère et qui nécessite une intervention de la part des professionnels de la santé mentale.

L’enfant qui souffre du trouble de la dépression manifeste la présence des éléments suivants pendant plus ou moins 12 mois (sans période de plus ou moins 3 mois sans aucun d’entre eux) :

Un trouble de l’humeur : Une humeur triste presque tous les jours et toute la journée, une baisse marquée de l’intérêt ou du plaisir éprouvés pour les activités qui lui en procurent normalement une tendance à l’isolement, la possible augmentation considérable de la consommation d’écrans par exemple, l’hyper fatigabilité lors de la pratique des activités quotidiennes, les sautes d’humeur, les crises de colère et l’irritabilité épisodique.
Des modifications du comportement : Une régression (énurésie secondaire par exemple), l’hyperactivité, le repli sur soi, les comportements de mise en danger à répétition (blessures ou accidents domestiques).
Des modifications de la pensée : Une forte tendance à l’auto-dévalorisation, une préoccupation exagérée au sujet de la mort et une évocation d’idées suicidaires malgré une compréhension encore imparfaite du concept de la mort. Les idées suicidaires peuvent s’accompagner de troubles psychiatriques associés et/ou d'une impulsivité forte associée. 1 Les enfants peuvent exprimer des idées et des intentions suicidaires dès l’âge de 5-6 ans. Tout enfant qui exprime des idées suicidaires nécessite une évaluation attentive et une vigilance accrue.
Des difficultés d’apprentissage et une dégradation significative des résultats scolaires.
Des manifestations physiques fréquentes : un amaigrissement et un changement de trajectoire des courbes pondérales, des plaintes physiques : la fatigue, les crampes, les courbatures, les migraines, les douleurs abdominales, les troubles du sommeil.

Les causes de ce trouble :

La causalité de la dépression est complexe et peut impliquer des facteurs génétiques, neurobiologiques, endocriniens, socio-économiques, familiaux et psychologiques dont la nature, le nombre et le degré d’imputabilité varient d’un individu à l’autre ou d’un épisode dépressif à l’autre pour un même individu.

Les facteurs considérés comme prédisposants à la dépression :

Le stress environnemental et socio-culturel : Un faible soutien familial ou social en particulier du début de la vie tels que les abus, les blessures, les catastrophes naturelles, les violences domestiques, la perte d’un proche et les carences affectives, etc.

Les facteurs biologiques comme les maladies chroniques et/ou aigues et les facteurs génétiques gènes (ex : avoir un membre de la famille qui a déjà souffert de dépression).

Les facteurs considérés comme déclencheurs :

Les facteurs de stress responsables de l’humeur triste.
Les conflits familiaux.
Un isolement affectif ou une rupture affective récente : le divorce, le décès d’un parent ou d’un grand parent, la séparation avec un proche ou un ami.
Un changement récent dans l’organisation du quotidien (déménagement, changement d’école, etc.).
D’autres évènements de vie : la maltraitance, la violence et le harcèlement scolaire. - Les maladies chroniques et/ou aigues.
Les facteurs hormonaux …
Dans certains cas, la dépression peut survenir sans élément de stress externe évident ou d’une cause identifiable, ou suite à un évènement en apparence mineur.

Les facteurs qui risquent de perpétuer une dépression déjà installée :

La pauvreté des relations sociales.
La persistance de conflits intrafamiliaux.
L’impact de précédents épisodes de dépression.

Les facteurs considérés comme protecteurs contre la dépression ou contre les récidives :

Les ressources personnelles de l’enfant : un bon niveau cognitif, de bonnes capacités d’adaptation, etc. -La qualité des relations familiales.
La qualité du réseau amical et social.

De façon générale, toute rupture de l’enfant avec son état antérieur, tout changement récent et significatif dans le comportement de l’enfant doit interpeller et vous amener à prendre un avis médical.

La détection est parfois difficile quand les signes ne sont pas facilement identifiables par la famille. La stigmatisation sociale de la dépression peut décourager certains enfants et parents à demander de l’aide. Mais la dépression est un problème fréquent, sérieux, et surtout qui a tendance à récidiver s’il n’est pas pris en charge de façon adaptée.

Le traitement de la dépression chez l’enfant :

Les anti-depresseurs pour les plus grands.
La psychothérapie de l’enfant comme la thérapie cognitivo-comportementale.
Les mesures visant la famille comme les psychothérapies familiales
Les mesures visant l’école comme la mise en place des structures éducatives adaptées.
Une brève hospitalisation peut être nécessaire dans les crises aigues.