Les risques de Tabac et Alcool

14/03/2022   Genel sağlık   1960   Med.tn

Les risques de Tabac et Alcool

Les risques de Tabac et Alcool

L’usage de certains produits, non parce qu'ils sont indispensables à la vie comme l'eau et les aliments, mais pour en ressentir les effets le plus souvent psychiques, est de tous les temps et de toutes les cultures. Manger, boire, mâcher, priser, fumer, voire s'injecter des substances variées, a été diversement jugé, encouragé, admis ou banni selon les époques et les sociétés. Absolument rejeté par l'islam, le vin est au centre du rituel chrétien. Sévèrement réprimé en Occident, l'usage des opiacés est largement toléré dans certains pays d'Orient.

Cette diversité d'attitudes tient à ce que les substances ainsi utilisées n'ont pas que des propriétés nocives, qui les auraient fait simplement rejeter. Tout dépend de la dose et des susceptibilités individuelles. La morphine est un merveilleux analgésique. A faible dose, l'alcool stimule et améliore les performances, lève l'angoisse et facilite les rapports sociaux. À forte dose, il fait souvent du buveur un objet de scandale et un être dangereux.

Le tabac a été longtemps vanté pour faciliter le travail intellectuel et donner de l'esprit, et ce n'est qu'à partir de l'avènement des ordinateurs qu'on a pu mener les enquêtes épidémiologiques nécessaires pour démontrer les dangers considérables qu'il fait courir à long terme. Nombre de personnes sont incapables de contrôler l'usage de ces substances. Or leur consommation immodérée et prolongée peut aboutir à une déchéance physique ou sociale, voire aux deux.

L'usage n'épargne pas non plus ceux qui édictent les lois et, lorsqu'il est très répandu, interdire devient difficile. Aussi a-t-on voulu trouver des propriétés particulières aux substances d'abus, qui auraient permis de qualifier de « drogues » celles dont l'usage ne serait pas légalement admis, et de justifier en contrepartie une tolérance à l'égard des autres. On a ainsi longtemps exigé, pour qualifier une substance de « drogue », qu'elle entraine assuétude, accoutumance, tolérance et syndrome de sevrage.

L'assuétude est l'attachement du sujet à un usage régulier ; l'accoutumance, la nécessité d'augmenter les doses pour obtenir l'effet désiré ; la tolérance, la possibilité de s'administrer sans conséquences nocives immédiates des doses qui entraîneraient des troubles graves lors d'une première utilisation. Le syndrome de sevrage consiste en malaises lors de l'arrêt brutal de la prise du produit. Cette définition convenait aux opiacés, alors que l'alcool et le tabac, substances légales, semblaient ainsi lui échapper. Malheureusement, si le syndrome de sevrage de tabac est mineur, le delirium tremens a été isolé des délires alcooliques aigus et rattaché à sa véritable cause, le sevrage d'alcool. Enfin, la loi elle-même ne suffit pas à définir une « drogue », puisqu'elle tolère l'usage médical des opiacés, mais limite celui de l'alcool au volant et du tabac en certains lieux.

C’est Quoi La notion de dépendance

Le terme de « drogue » définit des substances qui seraient porteuses de vertus attractives maléfiques, mais le phénomène que l'on cherche à décrire fait plutôt appel au comportement de l'utilisateur. Toxicomanie, terme surtout utilisé en France, évoque certes une « manie », c'est-à-dire une habitude bizarre et tyrannique, mais aussi l'usage d'un produit toxique. Or il faut remarquer que la toxicité n'est pas ce que recherche le toxicomane. Elle est, de plus, très variable selon les produits, et n'est pas corrélée à l'intensité de l'attachement du sujet.

Cet attachement irraisonné, ce lien qui relie le sujet et la substance, est finalement la seule caractéristique commune aux « drogues ». Ce terme tend donc à s'effacer derrière celui de « substance d'abus », et l'Organisation mondiale de la sante a adopté, pour décrire cet attachement, le terme de « dépendance ».

La dépendance est définie comme « un état, psychique et parfois physique, résultant de l'interaction entre un organisme vivant et une substance, caractérisé par des réponses comportementales et autres qui comprennent toujours une compulsion à prendre la substance de façon continue ou périodique pour en ressentir les effets psychiques et, parfois éviter inconfort de son absence (sevrage). La tolérance peut ou non être présente ». Le seul élément constant de cette définition est la compulsion, impossibilité de ne pas accomplir un acte, contre toute raison, et malgré des efforts de volonté.

Tolérance, syndrome de sevrage sont considérés comme accessoires et inconstants et constituent les phénomènes dits de « dépendance physique ». La dépendance est ainsi définie comme une interaction entre l'organisme et la substance. La notion de drogue, dure ou douce, devient donc vide de sens, l'important étant la force de l'interaction.

Pour un sujet dépendant, peu importe la substance en cause. À cet égard, il est des plus instructif, tant pour les médecins que pour les utilisateurs de ces « drogues », de savoir que les succès des tentatives d'abstinence sont tout à fait comparables pour des produits aussi différents que l'héroïne, l'alcool et le tabac.

À l'alcool et au tabac, la connaissance de ces dangers ne suffit pas à faire abandonner leur usage

A des doses qui peuvent paraitre faibles selon des critères culturels, et avant l'ivresse manifeste, l'alcool perturbe déjà le fonctionnement du système nerveux, donnant un sentiment de facilité, mais aussi des troubles du jugement. La corrélation avec l'alcoolémie (taux sanguin d'alcool) n'est pas très fidèle, mais des troubles lors d'épreuves psychométriques apparaissent déjà pour des alcoolémies autour de 0,5 g par litre ; l'alcoolémie compatible avec la conduite automobile a été limitée en France à 0,8 g/l.

Risques liés à l'alcool

L'alcoolisme chronique touche plus fortement le système nerveux : polynévrite des membres inférieurs, atrophie cérébrale chez les grands alcooliques, avec troubles de mémoire, et, fréquemment, des crises d'épilepsie. L'hépatite alcoolique et la cirrhose du foie sont les autres complications importantes. Les conséquences sociales de l'alcoolisme sont dramatiques : accidents, absentéisme, négligences au travail causent souvent la perte de l'emploi. L'ivresse, les violences, les dépenses inconsidérées provoquent des ruptures familiales. L'alcool lui-même est l'agent responsable de ces troubles, mais c'est aussi un excellent solvant et les boissons alcoolisées peuvent contenir de nombreuses autres substances toxiques.

Risques liés au Tabac

Cinquante-quatre mille décès annuels, telle est la limite basse de l'estimation des décès liés au tabagisme en France (en 1987). II s'agit pour une grande part de cancers, surtout bronchiques, d'infarctus du myocarde, d'artérites et d'insuffisances respiratoires consécutives à des bronchites chroniques. Bien que la nicotine soit un poison extrêmement violent, elle n'est vraisemblablement pas responsable des complications du tabagisme. Elle participe sans doute aux complications vasculaires en association avec l'oxyde de carbone. Les cancers seraient plutôt à attribuer à des nitrosamines, tandis que de nombreuses substances irritantes, dont le formol et l'acroléine, favorisent les bronchites chroniques. L'association alcool-tabac est redoutable, car elle accroît la fréquence des cancers de la bouche et de la gorge.

Les difficultés du sevrage

On ne rompt pas un lien de dépendance par un acte de volonté, mais a la suite d'une longue maturation psychologique souvent émaillée de tentatives de sevrage avortées.

La dépendance étant un comportement irrationnel et a dépendance étant un involontaire, s'arrêter de boire ou de fumer n'est pas, contrairement à une opinion répandue, le fruit d'un grand effort de volonté, mais plutôt celui d'une lente maturation intérieure alimentée par l'intensité du désir d'échapper à ce qui est ressenti comme un esclavage. Lorsque ce désir est devenu suffisant, souvent après des tentatives désespérées et infructueuses de réduction de la consommation à un niveau représentant un risque qui serait acceptable, le sujet tente de se sevrer.

Si l'arrêt du tabac n'est au maximum suivi que d'un peu d'irritabilité et d'une prise de poids souvent transitoire, l'arrêt brutal de l'alcool, surtout s'il est la conséquence d'un accident ou d'une maladie, peut provoquer une dangereuse manifestation aiguë de sevrage, le délirium tremens, épisode délirant avec fièvre, agitation, tremblements et hallucinations. Le succès n'est que rarement obtenu à la première tentative mais, comme dans un processus d'apprentissage, ceux qui finissent par réussir leur sevrage ont souvent accumulé de nombreux échecs dont ils ont tiré profit.

Pour lutter contre les mécanismes automatiques de la dépendance, il faut tenter d'installer en soi de nouveaux automatismes, en apprenant, par répétition, à vivre sans tabac ou sans alcool toutes les situations auxquelles était associée leur consommation.

Seule cette transformation profonde de l'attitude du sujet à l'égard de sa toxicomanie peut aboutir à une abstinence stable. C'est sans doute la raison pour laquelle ls thérapeutiques aversives, qui visent à déclencher une simple répulsion à l'égard de la substance d'abus, ne sont guère efficaces à long terme. Les meilleurs succès envers l'alcoolisme sont obtenus par un soutien psychothérapeutique et la participation à des groupes de discussion animés par d'anciens buveurs, souvent au sein d'associations. La plupart de ceux qui arrêtent de fumer le font seuls, ou avec l'aide de l'acupuncture, d'un médicament contenant de la nicotine associé ou non à un soutien psychothérapique. Les campagnes d'information sanitaire agissent probablement en suscitant une réflexion intérieure propre à accélérer le processus de maturation psychologique indispensable à la réussite du sevrage.


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