l’infection urinaire de l'enfant

20/01/2022   Children's Health   2444   Med.tn

l’infection urinaire de l'enfant

Définition l’infection urinaire de l'enfant

L'infection urinaire de l'enfant constitue un problème de pratique médicale, bénigne le plus souvent, ne mettant qu'exceptionnellement en jeu le pronostic vital par une dissémination septicémique (sauf chez le nouveau-né). Mais elle peut être révélatrice d'une malformation des reins ou des voies excrétrices : et c'est dans ce cas qu'elle a une gravité potentielle car peut être responsable de lésions rénales irréversibles.

Aussi il convient :

  • De reconnaître l'infection urinaire
  • D’en apprécier la bénignité ou la gravité
  • De traiter
  • Et enfin de surveiller l'enfant afin de dépister une éventuelle récidive

L'infection urinaire se définit par l'existence d'une bactériurie supérieure ou égale à 105 bact. /ml pour le même germe dans 2 échantillons prélevés en l'espace de quelques heures à 48 h. d'intervalle.

Physio-pathologie L’infection urinaire de l'enfant

1) Mécanismes de défense et susceptibilité à l'infection

Normalement l'urine se trouvant dans le parenchyme rénal et les voies excrétrices est stérile grâce à l'existence

  • D’un drainage adéquat
  • D’une bonne vidange
  • D’un système immunitaire local et général

Les éléments qui permettent d'assurer ces fonctions sont

  • Des éléments anatomiques: la disposition anatomique chez la fille ainsi que la brièveté de l'urèthre expliquent la plus grande fréquence de l'infection urinaire chez elle par contamination ascendante de germes provenant du tractus digestif ou de la région périurèthrale (sauf à la période néonatale où la prédominance masculine ne s'explique pas)
  • Des facteurs physiques: importance de la vidange : toute stagnation des urines favorise l'infection urinaire
  • Des facteurs chimiques: rôle de lutte de l'acidité urinaire contre la pullulation microbienne

2) Voies de contamination

  • La voie sanguine est rare en dehors de la période néonatale
  • La contamination se fait en général par voie ascendante à point de départ digestif ou génital
  • Ne pas négliger l'infection urinaire iatrogène : par sondage

3) Germes en causes

Ils sont dominés par les bactéries gram négatif d'origine digestive : il s'agit essentiellement

  • Escherichia coli 80%
  • Klebsielle
  • Protéus

Habituellement un seul germe est en cause, parfois il peut s'agir de plusieurs germes (infections urinaires sur anomalies rénales ou infections urinaires iatrogènes)

4) Facteurs favorisants

Peuvent être

  • Des causes générales : période néonatale, malnutrition protéinocalorique, infections intestinales, déficit immunitaire, syndrome néphrotique, désordres métaboliques graves
  • Des causes locales : tout ce qui favorise la stase, favorise l'infection urinaire

5) Les conséquences

Les plus graves comportent un risque d'insuffisance rénale. la lithiase rénale responsable d'un cercle vicieux

Diagnostic positif de l’infection urinaire de l'enfant

A) Symptomatologie

Les manifestations cliniques de l'infection urinaire de l'enfant sont variables et parfois trompeuses. Il faut savoir évoquer l'infection urinaire devant des

1) Signes évocateurs

2) Signes non évocateurs

B) confirmation du diagnostic

Passe par un examen minutieux des urines à la recherche d'une bactériurie

Le recueil des urines : se fait

  • Après nettoyage des organes génitaux externes
  • Par la mise en place d'un sachet collecteur chez le nouveau-né, le nourrisson et le jeune enfant, à changer toutes les 30 minutes
  • Ou recueil au jet, au milieu de la miction
  • ou par ponction vésicale si un obstable urèthral est suspecte

Mise en culture

doit se faire dans les 30 minutes qui suivent le prélèvement. Les urines peuvent être gardées moins de 24 h à ( )4°C

Résultats: il faut quantifier la bactériurie

  • Les urines prélevées par ponction sont toujours stériles : aussi tout développement de bactéries signe l'infection urinaire

Les urines recueillies au jet

  • Si la bactériurie est < 103 germes/ml, le résultat est douteux, l'examen est à refaire. Si le résultat est toujours identique, une infection urinaire, est possible, il convient de faire une ponction suspubienne
  • Si la bactériurie > 105 germes/ml sur 2 prélèvements, c'est une infection urinaire

D) Apprécier la gravite potentielle d'une infection urinaire

Le signes de gravité d'une infection urinaire imposent une exploration radiologique complète. Ce sont

  • Le jeune âge : au-dessous de 3 ans
  • Le sexe masculin
  • La multiplicité des germes en cause
  • Infections urinaires récidivantes
  • Pyélonéphrite

E) cas du nouveau-né

C'est une affection dont la fréquence est estimée à environ 1% es nouveau-nés, plus fréquente chez les prématurés et post-matures, ouche surtout le garçon (80% des cas)

L’infection urinaire du nouveau-né est particulière car survient ans un contexte d'infection généralisée

De pronostic grave du fait de sa survenue sur un organe immature

Diagnostic étiologique de l’infection urinaire de l'enfant

Nécessite une enquête étiologique pour séparer les infections urinaires occasionnelles bénignes des infections urinaires récidivantes nécessitant une exploration poussée.

A) Enquête étiologique

Clinique : rechercher

  • Une infection génitale
  • Un phimosis
  • Un globe vésical
  • Une tumeur de la fosse lombaire
  • Un méningocèle ou agénésie sacrée
  • Une oreille mal ourlée

Radiologique : sera entreprise après traitement de l'infection urinaire A.S.P. -U.I.V. -Cystographie

B) Étiologies

Seront distinguées :

L'infection urinaire : occasionnelle ou bénigne : sans anomalies rénales ou des voies excrétrices, il s'agit en général d'une fille âgée de plus de 03 ans qui présente un premier épisode d'infection urinaire dominé par des signes d'atteinte basse (cystite). Le germe le plus fréquent est l’Escherichia coli, l'éradication est rapidement obtenue sous traitement. Absence de récurrence au cours de la surveillance

Les infections urinaires récidivantes : il s'agit presque toujours d'une fille âgée de plus de 03 ans, avec récidive au cours de la première année. Ces réinfections seraient dues : au manque d'hygiène, constipation, oxyurose etc... Chaque réinfection nécessite un' traitement correct avec surveillance minutieuse

Traitement de l’infection urinaire chez l'enfant

A) Buts

Le traitement de l'infection urinaire se propose

  • D'éradiquer l'infection
  • De prévenir et de traiter les récurrences
  • D'identifier et de traiter les anomalies sous-jacentes

B) Méthodes

1) Mesures générales

  • Mesures d'hygiène : lavage des O.G.E. avec des antiseptiques, s des adhérences préputiales...
  • Administration abondante de liquide afin d'assurer une bonne vidange de la vessie. Il faut éviter les boissons alcalines
  • Traitement des signes associés : fièvre, vomissements etc...

2) Traitement spécifique

par les antimicrobiens

  • Ampiciline à raison de 50 - 100mg/kg/24h. voie orale ou IM
  • Gentamycine : 3mg/kg/j IM. Ou IV
  • Kanamycine :7-15mg/kg/j en IM
  • Bactrim : 8mg/kg/j. orale

3) Chirurgie : variable selon la nature de la formation

Conduite pratique du traitement :

  • Après avoir pratiqué les prélèvements pour E.C.B.U. et antibiogramme
  • Et sachant que l'E. Coli est le germe le plus souvent en cause, commence le traitement par l'ampicilline ou la nitrofurantoine

Après 48 à 72h.de traitement, faire un contrôle de la bactériurie (par Microstix) :

  • Si bonne réponse : bactériurie 103 germes/ml, poursuivre le traitement jusqu'au 10ème jour
  • Si bactériurie>103germes/ml : rectifier le traitement selon le germe et l'antibiogramme
  • 07 jours après arrêt du traitement : faire un contrôle clinique et un contrôle de la bactériurie

Surveillance après guérison : examen clinique, bactériurie :

  • 14 jours après traitement
  • 1 mois après arrêt du traitement
  • Tous les 04 mois pendant la 2ème année, si absence de rechute pendant 02 ans arrêt de la surveillance

S'il existe un facteur de gravité : exploration radiologique 4 à 5 semaines après arrêt du traitement, nécessité d'un avis urologique

Si récurrence : chimioprophylaxie par nitrofurantoine à raison de 0,5 à 1mg/kg/j. tous les soirs pendant 06 mois puis arrêt et surveillance comme précédemment

*

4) Traitement des complications

Pyélonéphrite aiguë : associer 2 antibiotiques bactéricides (B lactamines aminosides) à corriger selon antibiogramme si nécessaire, donner le traitement pendant 15 à 21 jours

Pyélonéphrite chronique : traitement anti-infectieux traitement chirurgical de la néphropathie en cause

Insuffisance rénale aiguë : souvent fonctionnelle, récupère après guérison

Insuffisance rénale chronique : régime ou dialyse péritonéale, jusqu'à greffe rénale


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