Les troubles des règles

Les roubles des règles

Les règles viennent, en principe, tous les vingt-huit jours environ. Elles durent deux à six jours en général. Ces chiffres ne sont que des moyennes : certaines femmes sont réglées tous les vingt et un jours, d'autres tous les trente-cinq jours. Pour certaines, la durée du cycle oscillera entre vingt-six et trente-deux jours, etc.

Rien de tout cela n'est anormal, les femmes ne sont pas des objets fabriqués en série et programmés pour être réglés avec précision tous les vingt-huit jours.

Quand commence l’anormal ?

• Lorsqu’un cycle menstruel, jusque-là régulier, se modifie et devient irrégulier
• Lorsque apparaît subitement un retard de règles
• Lorsque l'intervalle entre chaque menstruation est inférieur à vingt et un jours ou supérieur à trente-cinq
• Lorsque les règles, par leur abondance ou leur durée, supérieure à huit jours, s'apparentent alors à des hémorragies et non plus à des menstruations
• Lorsque, a fortiori, les règles disparaissent totalement ou ne surviennent que tous les quelques mois

Le retard de règles

Un retard de règles peut être du :

• A une grossesse
• A une ovulation retardée à la suite d'un voyage, d'une émotion, d'un changement de climat, etc
• Ou à un trouble hormonal dont ce sera la première manifestation

Que faire devant un retard de règles ?

Le premier geste utile que peut faire la femme elle. Même est de prendre sa température matinale, avant le lever :

• Une température au-dessus de 37° signifie que l'ovulation a eu lieu. Les règles viendront dans les jours qui suivent, à moins qu'il ne s'agisse d'une grossesse débutante
• Une température au-dessous de 36°5 signifie que l'ovulation ne s'est pas encore produite. L'arrivée des règles n'est donc pas imminente. En continuant à prendre sa température matinale les jours suivants, la femme pourra vérifier si l'ovulation se produit : dans ce cas il apparaîtra un décalage thermique, la température montant aux alentours de 37°.Les règles surviendront dans les quinze jours qui suivent, bien entendu à condition qu'il n'y ait pas eu fécondation lors de l'ovulation

Une consultation gynécologique permet au médecin de vérifier instantanément si l'ovulation s'est ou non produite :

• Si oui, le colutérin apparaît congestif et violace au spéculum. L'arrivée des règles est donc imminente, à moins qu'il ne s'agisse d'un début de grossesse, que l'examen ne peut pas encore dépister à ce stade. Un gynécologue entraîné peut diagnostiquer cliniquement une grossesse à partir de trois semaines environ, soit à peine plus que ce que permettent les tests de grossesse (cf. infra)
• Si l'ovulation ne s'est pas produite, le col utérin n'est pas congestif et sécrète de la glaire cervicale

Selon les cas, en fonction du contexte, le médecin pourra donc :

• Demander un test de grossesse s'il a un doute
• Faire pratiquer un dosage hormonal s'il a des raisons de penser à une perturbation d'origine endocrinienne
• Ou demander à la femme de patienter et d'établir la courbe de sa température matinale

Les tests de grossesse

Un certain nombre de tests praticables soit par un laboratoire d'analyses, soit par la femme elle-même, permettent d'établir le diagnostic d'une grossesse devant un retard de règles.

Principe : tous ces tests reposent sur un même principe : dès le début de la grossesse, le placenta sécrète une hormone qui lui est spécifique, l'hormone chorionique ou HCG (abréviation du nom anglais de cette hormone : Human Chorionic Gonadotrophin).

Cette hormone circule dans le sang de la mère et est éliminée dans les urines. Elle ne devient détectable qu'à partir d'un certain taux, en moyenne après la troisième semaine de la grossesse, c'est-à-dire après huit à dix jours de retard de règles. Autrement dit, un test négatif n'élimine pas une grossesse débutante.

Les tests utilisés

Pendant longtemps on a dû se contenter de mettre en évidence l'activité biologique de l'hormone placentaire :

• Sur la lapine : test de Friedman ; l'injection d'urine de femme enceinte contenant de l'hormone HCG à une lapine impubère stimule les ovaires de celle-ci. A l'autopsie on découvre ainsi des infiltrats hémorragiques dans les ovaires de l'animal
• Sur le crapaud : réaction de Galli-Mainini ; l'injection d'urine contenant l'hormone HCG fait apparaître des spermatozoïdes
• En fait, les techniques actuelles permettent, par des procédés immunologiques, de doser directement l'hormone HCG dans le sang ou dans l'urine de la femme enceinte
• Les résultats peuvent ainsi être obtenus plus rapidement

Principe d'une réaction antigène-anticorps :

L'antigène, ici l'hormone HCG, et l'anticorps obtenu en injectant de l'hormone HCG à un animal, ce qui fait apparaître chez ce dernier une substance s'opposant à l'action du produit injecté, ont une structure géométrique complémentaire. Lorsqu'ils entrent en contact, ils créent alors un nouveau composé, plus lourd que chacun des constituants isolés : c'est ce qui crée le précipité, qui traduit donc la présence, dans le liquide étudié, sang ou urine, de l'hormone HCG.

Les tests vendus en pharmacie et utilisables par les femmes elles-mêmes reposent sur le même principe : ils contiennent un anticorps anti-HCG qui, mis en présence d'urine contenant l'hormone HCG, formera avec celle-ci un précipité.

Ces réactions, très sensibles, sont dans l'ensemble très fidèles. Elles ont cependant leurs limites, et peuvent parfois :

• Être faussement négatives : en particulier, nous l'avons vu, si elles sont pratiquées trop tôt, ou encore si l'œuf est mort, en cas de grossesse extra-utérine
• Être faussement positives : l'agitation intempestive du tube à essai, ou des vibrations pendant la période où le tube doit rester immobile peuvent provoquer l'apparition d'un précipité sans qu'il y ait en réalité grossesse

Aussi toute femme ayant un retard de règles peut, si elle veut être rapidement fixée, effectuer elle-même un test de grossesse.

Mais cet acte ne doit pas dispenser de consulter de toute façon un médecin.

Les tests dits de « non-grossesse »

Nous touchons, avec ces tests, aux limites de la médecine, de la démagogie, de l'ignorance et de la bêtise.

Principe : l'administration pendant deux à cinq jours d'un mélange d'estrogène et de progestatif est censée, si la femme n'est pas enceinte, faire venir les règles.

Bien souvent ces produits ont été prescrits avec l'espoir de la part de certains médecins, et surtout de la plupart des consultantes, de pouvoir « décrocher » une éventuelle grossesse débutante.

Précisons d'emblée que ces produits n'ont jamais possédé la moindre vertu abortive.

Voyons maintenant ce qui se passe en réalité lorsque de tels produits sont prescrits :

• Si la femme est enceinte, ils n'empêchent pas la poursuite de la grossesse, et bien entendu les règles ne réapparaissent pas. Certains médecins se demandent actuellement si un tel traitement ne peut pas, parfois, provoquer des malformations chez le foætus. Des études sont en cours sur ce sujet

Si la femme n'est pas enceinte, les règles peuvent ne pas venir :

• Parce qu'il n'y a pas eu ovulation et que les ovaires ne sécrètent pas d'hormones. Les « tests de non-grossesse seront insuffisants ici pour faire venir les règles, et devant l'absence de règles après ces tests, la femme pourra se croire, à tort, enceinte
• Parce que, pour une raison ou une autre, l'ovulation s'est produite avec retard; les règles seront alors retardées d'autant. La prescription d'un « test de non-grossesse » risque ici de retarder encore plus l'arrivée des règles : si celles-ci devaient arriver dans les quarante-huit heures suivantes par exemple, elles ne viendront alors que quarante-huit heures après la fin du traitement ; ce n'est finalement que dans quelques cas d'insuffisance hormonale légère que les tests précédents seront capables de provoquer l'apparition de règles

Trop souvent donc, ces produits sont prescrits à tort parce qu'on leur prête des vertus qu'ils n’ont jamais possédées.