Les maladies vénériennes

09/02/2022   Cinsellik   1824   Med.tn

Les maladies vénériennes

Les maladies vénériennes

Les maladies vénériennes désignent les infections transmissibles par les rapports sexuels : elles tirent leur nom de celui de Vénus, déesse de l'amour.

Les tabous sociaux et religieux qui en font des « maladies honteuses » expliquent encore la méconnaissance et la négligence individuelle qui retardent souvent les progrès de la thérapeutique. Aussi, contrairement à ce que l'on pouvait espérer lors de l'apparition des antibiotiques, les maladies sexuellement transmissibles non seulement n'ont pas disparu mais sont en recrudescence nette : les statistiques montrent une augmentation régulière depuis 1969, essentiellement pour la blennorragie communément appelée « chaude-pisse ».

La syphilis ou vérole est une maladie infectieuse due à un microbe appelé tréponème, qui pénètre dans l'organisme grâce à une petite excoriation cutanée muqueuse.

Cette maladie évolue de façon cyclique, en plusieurs stades :

1) La période d'incubation

Entre le moment de la contamination et l'apparition de la première lésion, silencieuse, dure vingt-cinq jours en moyenne.

2) La période primaire

Représentée par le chancre et son adénopathie qui siège au point d'inoculation. Le chancre est une petite érosion ou ulcération de la peau ou de la muqueuse mettant le derme à nu.

Elle est arrondie ou ovalaire, unique, à contours réguliers, indolore, siégeant sur une base constituée par le derme, indurée, cartonnée, et s'accompagne de l'augmentation de volume d'un ganglion satellite. Le chancre est généralement situé au niveau de la vulve, mais aussi parfois sur le pubis, la région anale, l'amygdale, la langue, les lèvres, etc. Chez la femme, il n'est pas dépisté dans 95 % des cas ; c'est pourtant à ce stade qu'il importe de faire le diagnostic, car, traité, le chancre guérit en quelques jours. Non traité il permet l'invasion de l'organisme par le tréponème, le chancre dis. Paraissant lui-même en trente ou quarante jours.

3) La période secondaire

Correspondant à la dissémination de l'affection, est caractérisée par des lésions cutanées qui fourmillent de germes : la roséole (éruption sur le tronc de taches rosées), des lésions des organes génitaux, de l'anus, des commissures des lèvres, ganglions multiples au niveau de la nuque et du coude, une alopécie diffuse (chute des cheveux) survenant surtout derrière les oreilles. Cette période peut s'étaler sur deux ans.

4) La période tertiaire

Groupe les accidents qui surviennent à partir de la deuxième ou troisième année de la maladie. A ce stade tous les tissus, tous les organes peuvent être atteints, en particulier le cœur et l'aorte, le système nerveux, laissant de redoutables séquelles.

La femme enceinte peut, à partir du cinquième mois de la grossesse, par l'intermédiaire du placenta, transmettre le tréponème au fœtus. La syphilis n'est en aucun cas héréditaire comme on l'a longtemps cru ; il s'agit d'une maladie congénitale actuellement rare grâce au dépistage systématique du troisième mois de grossesse par les réactions sérologiques.

Le diagnostic de la syphilis est possible grâce à deux types d'examens :

  • Mise en évidence par l'ultramicroscope du tréponème dans les lésions suspectes ou dans un ganglion, c'est le premier moyen de diagnostic disponible
  • Réactions sérologiques qui détectent les anticorps spécifiques dans le sang (réaction de Bordet-wassermann, BW actuellement remplacée par la réaction de TPHA, plus spécifique, positive vingt-cinq jours après le début du chancre, réaction d'immunofluorescence et d'hémagglutination dont l'intérêt est d'être positive beaucoup plus rapidement, test d'immobilisation des tréponèmes de Nelson)

Le traitement des maladies vénériennes

La pénicilline constitue actuellement le traitement le plus efficace et le plus rapide bien que le tréponème soit sensible à la plupart des antibiotiques. C'est pourquoi, devant une lésion suspecte, l'utilisation abusive et intempestive des antibiotiques, administrés pendant un temps trop court, peut négativer les réactions sérologiques et rendre le diagnostic impossible.

Le principe du traitement est l'administration de pénicilline par cure de quinze millions, jusqu'à ce que les réactions sérologiques deviennent négatives.

La blennorragie gonococcique

Après une période contagieuse d'incubation de deux à six jours, elle se traduit chez l'homme par une urétrite aiguë : écoulement purulent au niveau du méat urétral accompagné d'une sensation de brûlure à la miction, plus ou moins importante : c'est la « chaude-pisse ».

Chez la femme, la gonococcie est le plus souvent muette à son début, et passe inaperçue :

  • L'atteinte de l'urètre entraîne écoulement purulent et picotements à la miction
  • L'atteinte du col de l'utérus est quasi constante et se traduit par une glaire cervicale purulente avec sensation de pesanteur dans le petit bassin, de brûlure, de démangeaisons vulvaires

En l'absence de traitement, la propagation ascendante du germe entraine l'atteinte élective des trompes, dont les lésions peuvent être responsables de stérilité.

Il existe des localisations atypiques de la gonococcie : pharynx, amygdales, anus, mais surtout conjonctive (il faut en rapprocher la conjonctivite néonatale par contamination du nouveau-né lors de l'accouchement) et cutanée. Cette dernière localisation est actuellement très fréquente et se traduit par des pustules à contenu purulent, entourées d'un halo rouge.

La gonococcie articulaire se traduit par une arthrite sur une ou plusieurs articulations, et peut se compliquer d'une atteinte cardiaque.

Le diagnostic de la gonococcie repose sur la mise en évidence du germe par l'examen direct, et par sa culture sur milieux spéciaux, mais la fragilité du germe nécessite des techniques particulières de prélèvements.

Le traitement est simple et efficace. Une prise unique à dose suffisante d'antibiotique suffit, renouvelée éventuellement dix ou quinze jours plus tard.

Le chancre mou ou chancrelle

Dû au bacille de Ducrey, sévit de façon endémique dans les régions subtropicales ou tropicales. Il avait presque totalement disparu en France, mais subit une recrudescence. Il est plus fréquent chez l'homme que chez la femme où il passe inaperçu et se traduit par une ulcération profonde, douloureuse, purulente. Sa base est molle, ce qui permet de le distinguer du chancre syphilitique.

La maladie de Nicolas Favre

Due à un virus, auparavant maladie des pays tropicaux, a-t-elle aussi fait irruption en Europe.

Le SIDA ou syndrome de déficit immunitaire acquis

Est une maladie redoutable, récemment observée. On en ignore encore l'origine exacte, bien qu'une étiologie virale soit fortement suspectée.

Cette maladie se caractérise par des infections sévères causées par des agents variables : champignons, virus, parasites, etc., mais résistants à la plupart des traitements actuels et par l'apparition fréquente d'un cancer.

La gravité de cette affection résulte d'une diminution considérable des réactions immunitaires de défens naturelle de l'organisme.

Elle s'observe dans plus de la moitié des cas chez les homosexuels, mais quelques cas féminins chez des partenaires de patients atteints de SIDA ont été observés.

Une législation

Régit le traitement et la prophylaxie des maladies vénériennes.

Le traitement est obligatoire jusqu'à disparition de la contagiosité, le médecin qui fait le diagnostic doit prévenir le malade de son affection et lui indiquer les dangers de contamination.

La déclaration des maladies vénériennes aux autorités départementales sanitaires est obligatoire et anonyme si le malade accepte de se traiter, nominale s'il refuse.

De plus le médecin doit essayer d'obtenir du malade des renseignements permettant de retrouver et de traiter s'il y a lieu la personne contaminatrice.


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